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Portrait de ciotadennes inspirantes - Rencontre avec Camille Lhomme

Chaque mois, EMMA et JEANNE met en lumière une ciotadenne inspirante. Aujourd’hui nous avons le plaisir de rencontrer Camille Lhomme.

Si comme moi, vous arpentez les rues du centre-ville de La Ciotat vous avez forcément dû croiser la grande silhouette déterminée de Camille.


Pour l’anecdote et pour nos lecteurs qui ignorent comment ma famille et moi avons décidé de quitter Lyon pour venir nous installer à La Ciotat, c’est grâce à Camille. En effet, nous sommes tombés amoureux de la vieille ville de La Ciotat en 2012, place Sadi Carnot, lorsque Camille et Alexandre tenaient le restaurant L’Epicerie.




Bonjour Camille, tous les ciotadens te connaissent, la « locomotive » du centre-ville,  mais, toi, comment te définis tu?


Je suis entrepreneure ciotadenne, fondatrice de La Maison de Famille, du Café de l’horloge et du Four pop, et maman; je suis à l’équilibre à 50/50 sur ces deux aspects. Si l’un l’emporte sur l’autre je suis en déséquilibre et j’ai du mal à le supporter. Profondément amoureuse de la Provence, je ne pourrais pas vivre ailleurs, si ce n’est en Italie, mon choix de coeur. Mes racines sont en Provence: je suis née à Marseille, j’ai grandi à Aix en Provence et à Cassis et je venais régulièrement rendre visite à ma grand-mère Odette à La Ciotat. Nous sommes la 7ème génération de la famille à vivre à La Ciotat. Mes enfants grandissent dans la maison de leur arrière grand-mère, les racines sont très importantes pour moi.

Au quotidien, je suis passionnée de la vie commerçante. Je suis toujours à la recherche de devantures insolites, de talents, d’artisans créateurs. Et je suis aussi une pizzavore, j’ai une passion pour la pizza. D'ailleurs pour mes 40 ans, je pars à Naples, ville dans laquelle je ne suis jamais allée et je vais me régaler de pizzas.


Quand as tu réalisé que tu voulais créer tes propres sites d’hébergement?


Quand je suis arrivée à La Ciotat en 2012, avec mon conjoint, nous avons ouvert notre premier restaurant L’Epicerie. Passionnée de restauration, j’ai souhaité développer le volet hébergement qui manquait dans le centre-ville. Nous avons alors ouvert trois chambres d’hôtes, la Maison d’Odette, la maison de la meilleure amie de ma grand-mère Marinette. Une mercerie était installée en dessous de la maison. Au décès de ma grand-mère en 2012, nous avons intégré tout son mobilier dans la maison afin de recréer son histoire et transmettre cet art de vivre provençal. En effet, nos clients souhaitent dormir dans un lieu de vie de famille et sont sensibles à son histoire.


Quel est ton parcours scolaire et professionnel, et d’après toi comment cela t’a préparée pour une carrière dans l’hébergement et la restauration?


Je suis diplômée d’une école de gestion hôtelière à Lausanne, je suis spécialisée dans l’hébergement et la restauration. L’idée de la Maison de Famille est une collaboration familiale: ma mère est architecte et native de la Ciotat et mon beau-père travaille dans l’immobilier. Tous deux ont le talent de trouver des pépites avec des idées de rénovation tout en respectant le caractère de l’ancien. Ensemble, nous pensons les lieux, tout en apportant un maximum d’histoire et de vérité, ce qui permet d’offrir à nos clients un vrai moment provençal ciotaden. Nous concevons des lieux qui nous ressemblent, dans lesquels nous nous sentons bien, et nous l’adaptons à une offre hôtelière de qualité.

Ma formation me permet de faire du multi-tasking, d’être un véritable couteau suisse, capable de gérer les ressources humaines, le marketing, la communication et les réseaux sociaux, l’événementiel, d’assurer le rôle de gouvernante, l’house keeping et le sourcing du linge de maison de qualité.


Peux tu nous présenter brièvement La Maison de Famille, son histoire et ses différents établissements?


La Maison de Famille est une collection d’hébergements en bord de mer situés entre La Ciotat, la Normandie et Venise, ainsi que le Café de l’horloge ouvert en 2015 qui est un vrai lieu de vie, café, bouée sociale, ouvert 7 jours sur 7 toute l’année sans exception. Nous avons ouvert d’abord la Maison d’Odette, puis la Maison des marins, maison verticale, toute en hauteur avec deux pièces par niveau  dite « esquicho coude » car toute étroite. Ensuite la pizzéria Le Four pop, le studio Terracotta, le studio Olive, deux petits bijoux face au Café de l’horloge avec balcon et tomettes. Puis le Zola, l’appartement familial très lumineux qui donne sur le port et enfin, le dernier né,  Casa Abeille, qui est un hôtel particulier vue mer qui a ouvert en mars. L’aménagement de Casa Abeille a réuni toutes les filles de la famille: ma mère, architecte qui a rénové le lieu tout en conservant les matériaux anciens, Marine, Studio Quel pot, architecte d’intérieur, qui a choisi les peintures Ressources, Ariane, fondatrice de l’entreprise franco-mexicaine Patrimonio Inmaterial, qui s’est occupée des luminaires, de la vannerie, des paniers, et enfin, Jeanne, diplômée de l’EHL,  qui a en charge la gestion financière de l’établissement. Depuis 2012, nous avons implanté 10 commerces en centre-ville: pizzéria, glacier, épicier, céramistes, studio de yoga pilates…


Mon travail évolue au quotidien avec l’évolution de La Ciotat qui est une petite antenne marseillaise, qui a le même ADN et dont on retrouve les mêmes repères. Nos établissements ont beaucoup évolué. Le Café de l’horloge organise de nombreux événements tout au long de l’année avec la découverte et la promotion de talents locaux.

Au Café de l’horloge il existe un vrai projet auquel chaque salarié adhère: le café suspendu, la bibliothèque solidaire Emmaus, nos jus de fruits sont embouteillés en Provence, des collaborations avec des artisanes marseillaises ou Emkipop des bâtonnets glacés produits à Aubagne. On ne vient pas travailler dans un café mais au Café de l’horloge ou à L’Horloge comme on dit ici.



Casa Abeille. Crédit photos: Delphine Chianucci Barbato


Les questions suivantes répondent au questionnaire de Proust, dans une version allégée par nos soins.



Le principal trait de mon caractère


La détermination. Les obstacles ne me font pas peur. Je vais au bout des choses, je tiens cela de ma grand-mère qui était une tête dure, et de ma mère qui est elle aussi très déterminée.


La qualité que je désire chez un homme


L’ambition. Quelque soit son niveau social, on peut avoir des rêves et se donner les moyens de les atteindre. Mon conjoint parvient toujours à accéder à ses rêves grâce à son ambition. Rien ne le freine. A titre personnel, cela a aussi été le cas lorsque nous avons souhaité avoir notre deuxième enfant. Cela n’a pas été aussi simple pour nous que pour tout le monde, mais, ensemble, nous n’avons jamais abandonné. Il a fallu se battre et nous avons réussi.


La qualité que je préfère chez une femme


Sa faculté à être impliquée aussi bien professionnellement que personnellement. J’aime les femmes qui se battent pour mener de front une carrière professionnelle (entrepreneure ou salariée) et une vie de mère. Dans la restauration par exemple, il n’est pas simple pour une femme de s’imposer. Mais cela doit être aussi le cas pour un homme qui travaille dans un milieu très féminin.


Le don de la nature que j’aimerais avoir


J’ai toujours été admirative des personnes qui ont une très belle voix, prédisposée pour le chant. Ce n’est pas du tout mon cas, mais ma soeur Ariane chante très bien. Elle vous dira peut être le contraire mais c’est faux. Je suis très émue par le chant des enfants, allez écouter la chanson que Raphaël chante avec son fils L’oiseau invisible, elle est si émouvante, j’en ai des frissons à chaque fois que je l’écoute.


Mon principal défaut


Lire les choses en diagonale. Parfois par manque de temps, je vais vite, je passe à côté de certaines données et je m’en mords les doigts.


Mon occupation préférée


Manger une bonne pizza. Je suis capable de faire 100 kms pour déguster une pizza. Chaque année, en février, lorsque je pars à la montagne en famille, je m’arrête à Forcalquier déguster les pizzas de Manu à Lo Pichotome, mon mentor de pizza. Manu m’a formée au métier de pizzaiolo quand j’ai assuré l’intérim au Four pop. Nous avons fait 200 pizzas en 5 jours!


Camille au Four Pop. Crédit photos: Léa Dominguez. Camille avec ses enfants à Venise.


Mon rêve de bonheur


Mon quotidien est mon bonheur!

Habiter en Provence , élever mes enfants à La Ciotat tout en m’épanouissant professionnellement. Avoir un maillot dans mon sac et, avant d’aller chercher ma fille à l’école, pouvoir profiter d’un bain de mer, aller manger des panisses de chez Fabienne au Coin de la rue et prendre mon café au soleil. J’ai des plaisirs simples au quotidien. Habiter à La Ciotat est un style de vie: tout faire à pied, profiter d’un centre-ville petit bijou provençal, des paysages variés magnifiques, des artisans talentueux, une vraie culture des chantiers navals, l’Eden…


Ce que je voudrais être


J’espère pouvoir inspirer les femmes qui souhaitent entreprendre et qui n’osent pas toujours car le parcours de créateur d’entreprise est intimidant, et leur prouver que c’est possible. Quand nous installons des commerçants, nous pouvons jouer le rôle de mentor en les accompagnant sur les aspects financiers notamment.


Mes héros/héroïnes dans la fiction


Adelina, Anna et Mara dans « Ieri, Oggi, Domani » avec l’incroyable Sophia Loren. Elle interprète trois femmes issues de milieux sociaux très différents, dans trois villes d’Italie Milan, Naples et Rome. Un chef d’oeuvre à voir absolument!


Mes héros/héroïnes  dans la vie réelle


L’écrivaine normande Annie Ernaux, prix Nobel de littérature en 2022,  née dans un milieu social modeste qui a écrit notamment L’Evènement, adapté au cinéma par Audrey Diwan et qui a reçu le Lion d’Or à la Mostra de Venise en 2021. J’ai passé des mois à penser à son histoire, à cette jeune femme qui a dû choisir entre faire ses études et devenir mère. Un choix qui finalement n’en n’était pas un. Je suis très touchée par son oeuvre qui mêle expérience historique et expérience individuelle.

Dans un autre registre, j’ai aussi beaucoup aimé les mémoires de Farah Pahlavi. Critiquable ou pas, elle a dû faire face à de nombreux traumatismes avec beaucoup de force et de résilience.


Ma devise


Assez connue mais si vraie: « il vaut mieux vivre ses rêves que rêver sa vie ». Il ne faut pas attendre 50 ans pour vivre ses rêves. La vie peut s’arrêter subitement du jour au lendemain, donc il faut saisir les opportunités sans subir son quotidien. On a toujours le choix.


Ce que je déteste par dessus tout


Les non-dits, les tabous. Je préfère les gens qui disent les choses, même si c’est difficile à entendre ou à accepter. Vivre au soleil aide au dialogue je trouve.


Pourquoi La Ciotat et pas ailleurs?


L’idée était de retourner à mes racines et surtout, en 2012, il y avait tout à faire. Le premier commerce vue mer que l’on a ouvert était dans un centre ville qui s’était éteint, où les commerces vivaient à l’époque des chantiers navals. Il a donc fallu redévelopper une offre à destination des ciotadens. Nous en avions les compétences et l’envie, ma mère étant native de La Ciotat, cela nous a ouvert des portes.

Dans notre centre-ville, nous avons la chance de ne pas avoir de grosses enseignes nationales mais des commerces uniques dont nous sommes très fiers.


Ton endroit préféré à La Ciotat?


J’aime beaucoup cette place de la Liberté, qui est un poumon pour moi. Nous sommes en plein centre-ville et en même temps, c’est un havre de paix à l’ombre de ce micocoulier, ces portes d’immeubles magnifiques chargées d’histoire, un sol pavé. Peu de gens connaissent cette place.


Camille, place de la Liberté. Le Café de l'horloge, ouvert toute l'année 7 jours/7.


Quels sont tes projets?


J’ai intégré un collectif créé par l’association Festin qui vise à repenser la restauration de demain et qui veille à la réinsertion sociale par la restauration à travers trois projets: le restaurant Les Beaux Mets au sein de la prison des Baumettes à Marseille, Des étoiles et des femmes qui met l’excellence de la gastronomie au service de l’insertion professionnelle des femmes et le Refugee Food  Festival qui organise des événements pour faire collaborer des chefs réfugiés avec des restaurateurs et des artisans locaux. Le Café de l’horloge sera le seul lieu à La Ciotat à accueillir le festival avec en cuisine une cheffe syrienne avec qui nous collaborons en proposant une offre salée et sucrée le 8 juin prochain de 11h à 14h30 pour le salé et toute la journée pour le sucré. Nous allons mettre en valeur son travail et sa culture. Un atelier pizza au Four pop le 1er juillet avec Des étoiles et des femmes, un très beau projet autour de mon produit fétiche!

Plus généralement, si je peux servir de support avec mes commerces pour développer des projets sociaux j’en serais très heureuse.


Quel rapport entretiens tu avec les bijoux?


Très fidèle à trois marques dont EMMA et JEANNE, j’aime les bijoux que l’on ne retire pas, les bijoux de peau qui vous accompagnent de jour comme de nuit. J’ai la chance d’avoir des bijoux de ma grand-mère que je transmettrai à ma fille plus tard, notamment mon collier de perles qu’elle adore et qu’elle manipule déjà avec beaucoup de précaution.


Pourrais tu nous donner ton coup de coeur dans notre collection?


J’adore les médailles gravées, à s’offrir ou à offrir. Et le principe de personnaliser avec des symboles, des initiales, qui ont du sens pour celles et ceux qui vont les porter. J’aime porter mon bracelet gourmette Anna et voir alternativement une des deux faces gravées apparaître sur mon poignet au hasard: Nans ou Ana, les prénoms de mes enfants.



Site d’hébergement: www.la-maison-de-famille.fr

Patrimonio inmaterial: www.pi-project.com

Restaurant Les Beaux Mets: https://www.lesbeauxmets-marseille.fr

Des étoiles et des femmes: https://www.desetoilesetdesfemmes.org / Atelier pizza le 1er juillet 2024 au Four pop à La Ciotat

Le Refugee Food Festival: https://festival.refugee-food.org/marseille / Le 18 juin 2024 au Café de l'horloge à La Ciotat

Le coin de la rue 16 rue des Poilus - La Ciotat

Les coups de coeur de Camille:




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